Les Elysées, 12 x 7 m. Accumulations de plus de 350 dessins au stylo Bic. Fichier numérique imprimé sur bâche. Fixée sur la salle de spectacle “L’Agora” de Bonneville, Haute Savoie. Réalisation 2024/2025.
Alors que nos corps se trouvent formatés et aplatis par les écrans, les arts du spectacles vivants résistent pour nous garder libres et rêveurs, bref, humains. De l’accumulation à l’Arte Povera, du dessin pur aux techniques du numérique, cette oeuvre s’inscrit dans l’héritage de l’histoire de l’art. Elle est faite de l’accumulation de plus de 350 dessins de morceaux de corps, dont on devine parfois les contours d’un écran de smartphone. Ils sont dessinés au stylo Bic et superposés numériquement les uns sur les autres afin d’évoquer une ribambelle de personnages dansant, dans la liberté et la liesse. Ce travail est une réflexion autour du formatage de l’image de nos corps par l’hyper-puissance hégémonique des smartphones et réseaux sociaux. Sur les écrans, nos corps son contraints, filtrés, truqués, jugés, commercialisés, formatés. Dans cette immense fresque, Alice Laverty souhaite rendre sa liberté à notre corporalité. En commençant par le processus de création même, qui met en avant la main, cet outil si précieux qui fait notre humanité et fait « l’artiste ». L’œuvre questionne aussi l’accumulation maladive d’images et vidéos sur nos portables et sur des serveurs, contribuant à l’aggravation du réchauffement climatique. Ce travail célèbre pourtant la vie et la vitalité de la scène des arts du spectacle vivant de Bonneville. Et afin de s’inscrire plus avant dans le territoire et dans la vie réelle, et non virtuelle, l’artiste a fait participer des habitants de Bonneville et des artistes venus se produire sur la scène de l’Agora, dont on peut distinguer quelques « morceaux choisis ». Face aux intelligences artificielles, cette œuvre défend l’intelligence de nos corps et de nos âmes. L’art est une résistance pour rester libre.